Collection

Marmont, empire et industrie

  • Maréchal Marmont, de Jean-Baptiste Paulin Guérin ; 19e siècle, Huile sur toile ; Dépôt du musée-château de Versailles

    Ce portrait est commandé par le roi Louis-Philippe lors de la création de la galerie des généraux au château de Versailles en 1837.

    Marmont maréchal d'Empire

    Auguste-Frédéric-Louis VIESSE de MARMONT naît à Châtillon-sur-Seine le 20 Juillet 1774. Issu de la noblesse, il connaît une éducation à domicile et à l'école royale. Si son père souhaite en faire un administratif, sa mère le pousse vers le champ militaire. Carrière qu'il embrasse très tôt des suites de sa rencontre avec Napoléon Bonaparte à Dijon en 1790 puis par le siège de Toulon, qu'ils mènent ensemble, trois ans plus tard. Devenu proche du futur empereur et du futur général Junot, il participe activement aux campagnes napoléoniennes.

    Compagnon de Napoléon Bonaparte durant les campagnes d'Italie, d'Égypte et d'Espagne, il est élevé à la dignité de maréchal de France en 1809, et est nommé duc de Raguse (Dubrovnic aujourd'hui).

    Bien que ne manquant pas de bravoure et d'intelligence guerrière, Marmont s'est davantage illustré comme administrateur et organisateur des possessions et garnisons françaises à l'étranger. C’est ainsi qu’il a été nommé gouverneur des Provinces illyriennes (l’actuelle Croatie). Il a su moderniser ce pays au point que son souvenir y est toujours vivace dans de nombreuses villes et même au travers de jeu vidéo dont il est le personnage principal.

     

  • Marmont équestre © Julien Bourgeois

    Le maréchal, fier et sûr de sa posture, est paré de ses plus belles médailles et distinctions : Il arbore son écharpe rouge de Grand Aigle de la Légion d’Honneur. Sa main droite, elle, tend son bâton de Maréchal d’Empire. 

    Attribué à Jacques-Luc Barbier Walbonne, 19e siècle, Huile sur toile

    Au cours de la restauration, il consacre son énergie à la mise en valeur de son patrimoine châtillonnais. La ville de Châtillon-sur-Seine porte encore la marque des travaux d'urbanisation qu'il y mène. Ruiné et contraint à l'exil, il finit sa vie à Venise. Sa mort en 1852 signe son dernier retour. Son corps est rapatrié et inhumé au cimetière Saint-Vorles à Châtillon. En guise de geste d'attachement à ses racines, il lègue sa collection de médailles et distinctions honorifiques à la Ville.

  • Baton de Maréchal d'Empire, argent, tissu vert semé d'abeilles et d'aigles brodés en or, étui de maroquinnerie rouge, 1809

  • Il porte l’Ordre de Commandeur de la Couronne de Fer d’Autriche dès 1817 et devient Grand Croix de Saint-Louis en 1820 puis Chevalier de l’Ordre du Saint-Esprit

  • Missionné par Charles X pour le sacre de Nicolas 1er Tsar de Russie, il reçoit le grand collier de l’Ordre de Saint-André en 1826.

  • Vue d'une partie du vignoble de la Garenne, Charles de Lasteyrie, 19e siècle, Lithographie

    Après l'épopée napoléonienne, Marmont consacre du temps à la gestion de ses propriétés en Châtillonnais. 

    Le maréchal donne libre court à sa curiosité scientifique et à son goût pour l'expérimentation dans les domaines agricole, viticole et industriel. Il aide à l'implantation des moutons mérinos dans le Châtillonnais tout en améliorant les techniques d'élevage. Il crée des vignobles et expérimente des méthodes de vinification afin d'améliorer la qualité de la production. 

    Il installe sur sa propriété un ensemble d'unités de production : un moulin, une brasserie, une vinaigrerie, une tuilerie, une poterie, une bergerie à deux étages, une sucrerie ou encore une scierie. La branche dans laquelle il met en œuvre  son goût pour l’innovation est la métallurgie avec la modernisation de sa forge à Sainte-Colombe-sur-Seine.

  • Château du duc de Raguse, Eugène Nesle, 1853, Lithographie