Le principal sanctuaire des eaux en Châtillonnais est celui de la Cave à Essarois. Il a été fouillé au 19e siècle sous la conduite de Victorine de Chasteney, propriétaire des lieux et femme de lettre. Le site abandonné pendant la guerre des Gaules est reconstruit selon des techniques romaines au bout d’une dizaine d'années. Le temple est alors consacré à Apollon, dieu guérisseur. Les pèlerins demandaient une guérison, pour cela ils offraient une statue représentant leur mal, ou remerciaient la divinité, à preuve les mains chargées de fruits. Ces figures sont de tous âges et reflètent la hiérarchie sociale. Homme à la riche toge romaine, simples visages frustres pour les plus pauvres, femmes enceintes, enfants, jeunes et vieux nous montrent la souffrance de la maladie ou bien le sourire de la guérison. Finalement, c'est toute la condition humaine qui se reflète dans cette statuaire.
Collection
Le monde Gallo-Romain
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Les ex-voto de la Cave à Essarois
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Victorine de Chasteney, 19e siècle, huile sur toile
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Le sanctuaire du Tremblois à Villiers-le-Duc
Ce temple fut fréquenté du 2e siècle av. J-C. jusqu’à la christianisation (au 4e siècle). Il était traversé par une voie romaine reliant les vallées de la Seine et de l'Ource. Il faut imaginer un lieu très fréquenté dans lequel les pèlerins demandaient la prospérité de leur famille et la bonne santé de leur troupeau. Le temple était placé en position centrale. Il comprenait un salle sacrée, la cella, entouré d’une galerie couverte sous laquelle des statues de grandes dimensions pouvaient prendre place.
La statuaire, détruite au moment de la christianisation, est très fragmentaire. Cependant, une statue d’un enfant portant un chien a été préservée. -
Son visage mélancolique est très expressif. Il est vêtu d'une tunique recouverte d'une cape typiquement gauloise avec ses manches courtes et son col en V. L’enfant tient des deux mains, sur sa poitrine, un chiot au museau court, à la gueule ouverte, la langue pendante, et les oreilles rabattues en avant.
Le chien peut à la fois servir d’intermédiaire pour s’attirer les bonnes grâces d’une divinité, par l’offrande d’un chiot, et de guide dans la mort (animal psychopompe). On peut aussi bien considérer que le pèlerin déposant cette statue manifeste sa volonté de préserver une progéniture en bonne santé qu’interpréter sa démarche comme étant une demande de protection dans l’au-delà d’un enfant défunt. -
Les thermes de Vertillum, Dr Pissier, 19e siècle, aquarelle
La cité romaine de Vertillum
Vertillum est la principale cité gallo-romaine du Châtillonnais. Elle se trouvait à la croisée des voies antiques reliant les grandes villes gallo-romaines de Sens, Langres et Autun. Le site fut abandonné à la fin de l'Antiquité. N’ayant pas connu d’urbanisation postérieure, de nombreux vestiges y ont été découverts depuis le milieu du 19e siècle.
Le plan en damier de la ville rappelle le type d’urbanisation romaine dans lequel une grande rue, nommée le cardo, est régulièrement coupée de rues perpendiculaires.
Au centre de la cité, se trouvait une grande place autour de laquelle sont répartis les bâtiments publics tels que le temple impérial ou le marché. L'un de ces côtés était occupé par de riches commerçants. De nombreux artisans étaient installés dans des maisons faisant office d'échoppes ouvertes sur les rues.
Le musée possède plus de 300 outils des ouvriers du bâtiment, des potiers, des verriers, des cordonniers, des tisserands, des métallurgistes, mais aussi des tabletiers (travail de l’os), ainsi que des productions de ces métiers. Cette collection donne à voir ce que pouvait être la vie quotidienne gallo-romaine. -
La serrurerie
La collection de clefs et serrures gallo-romaines réunie au musée nous montre la variété de méthode de fermeture. Les verrous étaient plus complexes que les nôtres ; ils pouvaient fonctionner par rotation, retrait ou soulèvement de la clef.
Les clefs de grande dimension étaient associées à l'immobilier. Elles fermaient des portes de maisons, de caves ou de bâtiments agricoles. Les clefs et les serrures de petite taille, étaient utilisées pour fermer du mobilier comme des coffres ou meubles.Pour des cadenas plus petits encore, par exemple ceux fermant des coffrets, ils existaient des clefs bagues que les gens portaient à leurs doigts.
Certaines serrures pouvaient être munies de plaques décoratives très esthétiques. -
La tabletterie
Les os, issus des animaux consommés (tels que les porcs, bœufs et volailles) servaient à fabriquer des objets de la vie quotidienne : charnières, éléments de décoration intérieure, petites cuillères. Les dés, jetons, palets évoquent les moments de détente et de jeux. Les épingles ornées d'une tête circulaire, ovoïde ou rehaussée de gravures, attachaient élégamment les cheveux. Les aiguilles et les fuseaux renvoient eux au monde de la fabrication des vêtements.
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La cuisine
Le foyer est généralement un brasero qui peut se placer à l’intérieur comme à l’extérieur de l’habitation. Les cuissons lentes étaient obtenues dans des pots en céramique posés devant le feu. Pour une cuisson plus rapide, les Gallo-Romains utilisaient le grill. La poêle à frire était déjà connue. On pouvait donc bouillir, rôtir ou mijoter les plats.
L'alimentation était à base de viande, de céréales, de légumineuses, de laitages et de fruits dont la culture s’intensifie avec la romanisation. Les Gallo-Romains prenaient sans doute leur repas comme les Romains, avec un petit déjeuner et un déjeuner léger, le repas principal étant celui du soir. Les convives se servaient dans des plats à l’aide de leurs doigts ou de cuillères. La vaisselle métallique ainsi que la sigillée décorée indiquent la présence d’une classe sociale aisée. -
L’écriture et l’éclairage
C’est à l'époque gallo-romaine que l’écriture devient une pratique courante en Gaule. On se servait de stylets et de tablettes de cire pour prendre des notes ponctuelles que l'on effaçait par la suite. Les stylets présentent une pointe sèche d'un côté pour écrire et une petite spatule de l'autre pour lisser la cire afin de corriger ou d’effacer. On utilisait de l'encre et du papyrus ou parchemin pour des documents que l'on voulait conserver. L'encre noire était fabriquée grâce à un mélange de suie très fine et de gomme. Pour qu'elle ne s'efface pas, on la délayait avec du vinaigre. Il existait également de l'encre rouge. Une plume, nommée calame, d'ordinaire en roseau, plus rarement en tôle de bronze, servait à l’écriture en tant que telle.
Les Gallo-Romains s'éclairaient grâce à des lampes à graisse et des bougeoirs. Les porte-mèches métalliques étaient plantés dans les murs. -
La parure
Le porc joue un grand rôle dans l'alimentation dès l'époque gauloise ; ses os ont fréquemment été utilisés pendant la période gallo-romaine pour fabriquer les pendentifs. Les Gallo-Romains fabriquaient également des objets en bois de cerf.
Les fibules
Si ces épingles servaient à attacher les vêtements / elles pouvaient aussi servir de parure, à la manière de broches. Elles sont alors pourvues d'un décor soigné et rehaussées de matières précieuses. Soumises à des modes, les formes et matières des fibules ont évolué au fil des âges. Les archéologues peuvent donc s'en servir pour dater les couches archéologiques dans lesquelles elles se trouvent.
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Les soins du corps
Les Gallo-Romains ne négligeaient pas leur toilette. Ils allaient aux thermes où ils effectuaient une série de bains : d'abord à la vapeur, ensuite chaud, puis tiède et enfin froid. Ils ne connaissaient pas le savon et se servaient d'un mélange d'huile d'olive et de poudre de pierre ponce. Le nécessaire de toilette des gallo-romains était composé de pinces à épiler, de miroirs et de cures oreilles. Les femmes se maquillaient et se parfumaient. La mode était au teint très blanc, et, aux lèvres et aux yeux fortement rehaussés de couleurs. L’écrivain antique Pline nous donne la recette du fond de teint des belles romaines : « Les escargots petits séchés au soleil sur des tuiles puis pulvérisés et mêlés à la bouillie de fève forment un cosmétique excellent qui blanchit et adoucit la peau … » Pour étaler ce maquillage, les femmes utilisaient une plaque en pierre. Les huiles et parfums étaient conservés dans de petits vases parfois en forme d'animaux.
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Religion
A l’époque gallo-romaine, la religion se pratiquait dans des temples collectifs et chez soi. Les demeures les plus riches possédaient de très belles statues de divinités. C'est le cas de cette triade de déesses mères. Toutes trois ont le sein droit découvert, pour mettre en avant leur côté maternel. Celle de gauche tient un enfant emmailloté, celle du milieu tend une sorte de lange, quant à celle de droite, elle tient une éponge. Elles protègent la famille, elles encouragent la maternité et favorisent l’abondance. Les catégories sociales moins favorisées disposaient de figurines en terre cuite représentant des Vénus, des déesses mères ou des bustes d’enfants souriant. Les ateliers de fabrication découverts dans la ville voisine d’Autun attestent de la fabrication en série de ce type de figurines.